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Le complexe souterrain du fort d’Eben-Emael est creusé dans une colline de tuffeau. En surface, il s’inscrit dans un triangle de 750 m de base et de 950 m de hauteur. La superficie totale du domaine militaire s’élevait à 75 ha équivalents à 50 terrains de football.

Du côté est, le fort est bordé par la tranchée du canal Albert avec sa paroi quasi verticale de 60 m de hauteur. Du côté nord-ouest, coule la rivière “Le Geer” et un fossé aquatique défensif y a été aménagé. De ce côté, le terrain menant vers l‘entrée du fort pouvait ainsi être inondé. Du côté sud, un fossé sec antichars a été creusé. Des réseaux de barbelés jusqu’à 6 m de profondeur et des obstacles antichars complétaient la défense terrestre du fort.

LA CASERNE

Niveau 0 - 45m sous le plateau de la colline

 

Derrière la haute grille métallique, le pont roulant en bois recouvrant un puits de 3 m de profondeur et l’embrasure d’un fusil mitrailleur, se trouvent la lourde porte blindée et le local de décontamination. Ensuite, une galerie longue de près de 200 m donne accès à la salle des machines, aux ateliers et à la caserne souterraine prévue pour l’hébergement de 1.200 militaires.

 

La salle des machines, les douches d’origine, la cuisine, la pompe à eau, le bureau du commandant, le mess des officiers, les chambres des officiers, des sous-officiers et de la troupe, tous ces locaux réaménagés ramènent le visiteur au 20ème siècle dans la période de l’Entre-deux-guerres.

L’infirmerie équipée d’une salle d’opération et d’une salle de stérilisation rend le fort opérationnel en situation de combat.

LE PLANEUR

Niveau 0 - 45m sous le plateau de la colline

 

Il n’existe plus que trois planeurs d’assaut DFS 230 (Deutsche Forschungsanstalt für Segelflug) encore exposés dans les musées du monde entier.

Le planeur DFS 230, qui est exposé dans le fort, a été reconstitué principalement à partir de pièces d’épaves provenant de 3 appareils originaux. Le cockpit et le panneau d’instruments sont totalement originaux et proviennent du même appareil.

 

Ce planeur a été assemblé par d’anciens pilotes allemands de planeur sous la supervision du constructeur, l’ingénieur Hans Jacobs, sous la direction duquel le planeur DFS 230 avait été construit en 1936 pour la force aérienne allemande. Grâce à une collaboration étroite entre des vétérans allemands et belges et avec l’appui de la Défense belge, le planeur DFS 230 fut amené au fort en 2008.

 

Onze de ces planeurs DFS 230 menèrent l’attaque surprise du 10 mai 1940 contre le fort d’Eben-Emael. Ce fut le premier assaut aérotransporté dans l’histoire mondiale.

LE MUSÉE

Niveau 0 - 45m sous le plateau de la colline

 

Installé dans deux anciennes salles d’infirmerie, le musée couvre l’attaque spectaculaire du fort le 10 mai 1940 et l’attaque de trois ponts sur le canal Albert situé au nord du fort.

Aménagé dans une ancienne salle des troupes, un petit musée initie le visiteur aux horreurs des bombes V1 allemandes et à la vie dans la vallée du Geer pendant l’occupation.

LE RESEAU DE GALERIES

Niveau 1 - 25m sous le plateau de la colline

 

Un labyrinthe de 5 km de galeries souterraines relie la caserne au poste de commandement réaménagé, à la salle des filtres, aux ventilateurs des prises d’air, aux soutes à munitions et aux portes blindées donnant accès aux 17 ouvrages de combat.

Ces galeries montantes et descendantes courent parallèlement à la surface de la superstructure et sont reliées par des cages d’escaliers aux ouvrages de combat en surface.

 

Une signalisation avait été peinte sur les murs pour indiquer aux soldats de la garnison le trajet à suivre dans ce réseau de galeries.

Le guide emmène le visiteur dans une section éclairée du réseau de galeries.
Certaines visites à thème mènent dans une partie plus éloignée et non éclairée du réseau de galeries.

L'ATTAQUE

10 MAI 1940

Dans l’aube naissante du 10 mai 1940, 10 gros planeurs de transport déposent une troupe d’élite de parachutistes allemands sur la superstructure du fort d’Eben-Emael (nom de code GRANIT). Il n’y avait pas eu de déclaration de guerre officielle.

 

Immédiatement après l’atterrissage de son planeur, un groupe d’assaut neutralise les mitrailleuses de la défense aérienne. Grâce à l’utilisation d’un nouveau type d’explosif, la charge creuse, la plupart des cloches d’observation, des bunkers de mitrailleuses et des coupoles d’artillerie sont mises hors combat en très peu de temps.

 

Simultanément, à proximité de 3 ponts sur le canal Albert, situés au nord du fort, des planeurs atterrirent et 2 de ces ponts furent pris intacts.

 

Les contre-attaques des artilleurs du fort échouèrent par manque d’armes automatiques et d’entraînement. Le terrain défavorable aux contre-attaques et les bombardements réguliers de l’aviation allemande firent que les assaillants allemands conservèrent la supériorité.

Les tirs d’artillerie des forts de Liège (Pontisse, Barchon et Evegnée) sur le fort d’Eben-Emael n’eurent aucun résultat car les parachutistes allemands trouvèrent refuge dans les bunkers déjà conquis.

 

Dans la nuit du 10 au 11 mai 1940, les troupes terrestres allemandes parvinrent à franchir le canal Albert et le fort fut alors encerclé.

 

Le 11 mai 1940, il n’y avait plus que 2 ouvrages d’artillerie encore en état de tirer mais le pointage devint impossible faute d’objectif à battre comme les postes d’observation avaient été neutralisés. La situation des défenseurs était devenue critique. Les effets dévastateurs des nouveaux explosifs allemands avaient sérieusement entamé le moral de la garnison. Beaucoup de soldats de la garnison avaient été tués, grièvement blessés ou démoralisés.

 

Aussi, les défenseurs arrêtèrent les combats un peu avant midi le 11 mai 1940 et le fort fut aussitôt occupé par l’ennemi.

LA CHARGE CREUSE

Une charge creuse de 50 ou de 12,5 kg est remplie d’explosif mais, contrairement à une charge explosive classique, la force de l’explosion se concentre au milieu de la cavité créée à sa base. Ainsi, l’explosion d’une charge creuse de 50 kg peut percer 20 à 25 cm d’acier et 35 cm de béton. 

Lors de son explosion, une énorme quantité de gaz concentrée en un point et portée à une température de +/- 2.800° Celsius se dégage en un temps extrêmement court et provoque une violente onde de choc qui détruit et enflamme tout matériel rencontré. 

Le principe de ce fonctionnement était déjà décrit fin du 18ème siècle mais sa transformation en une arme de destruction eu lieu fin des années 1930 (effet Munroe connu en 1888. La 1ère application déjà en 1792). 

Cette nouvelle arme a été utilisée pour la 1ère fois lors de l’attaque du fort d’Eben-Emael.

LE PLATEAU SUPERIEUR

Le plateau supérieur a une superficie de 45 hectares équivalents à 90 terrains de football.
Tôt le matin du 10 mai 1940, dix planeurs se posèrent par surprise et dans un silence total sur ce plateau.

le terrain, qui est toujours un domaine militaire, peut être visité librement pour autant qu’on suive le chemin de promenade et qu’on respecte le patrimoine. En 1940, ce plateau était libre de toute végétation et les pentes faiblement boisées.

 

Certaines visites guidées incluent une visite du massif supérieur. Le guide vous donnera toutes les informations sur l'emplacement des différents postes de combat, l'atterrissage des planeurs et l'attaque des coupoles et des bunkers.

 

Un plan du plateau avec un parcours balisé et des informations sur les différents bunkers de combat est en vente au fort.

Au cours de la promenade, vous pourrez profiter d'une vue magnifique sur le canal Albert, les écluses de Lannaye et la vallée de la Meuse jusqu'à Maastricht.

En collaboration avec

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